Notre Méthodologie de Scoring

Écrit par
Stéphane Molère
Article publié le
20 June 2025
Temps de lecture :
15
min

Glossaire : 

  • FoF (Fund of Funds) : Fonds de fonds. Véhicule d’investissement qui investit dans plusieurs autres fonds, plutôt que directement dans des entreprises.
  • Feeder : Compartiment ou véhicule nourricier qui permet à des investisseurs d’accéder à un seul fonds principal.
  • GPs (General Partners) : Les gérants d’un fonds.
  • LPs (Limited Partners) : Les investisseurs d’un fonds. 
  • MOIC (Multiple on Invested Capital) : Ratio entre le capital retourné et le capital investi. Mesure brute de la performance. 
  • TRI (Taux de Rendement Interne) : Rendement annualisé moyen d’un investissement, tenant compte des flux de trésorerie dans le temps.
  • Carried Interest : Part de la performance reversée au gérant en cas de succès, au-delà d’un seuil de rendement. Le Carried Interest est souvent perçu comme une source de motivation pour les gérants de fonds (un alignement d’intérêt avec les investisseurs), mais s’il est trop important il va amputer la performance des LPs.
  • Hurdle Rate : Seuil de performance minimum à atteindre avant le déclenchement du carried interest.
  • Courbe en J : Représentation typique des flux de trésorerie dans le private equity, avec des décaissements initiaux suivis des distributions croissantes dans le temps.
  • PRIIP / DICI : Documents réglementaires européens indiquant le niveau de risque (sur une échelle de 1 à 7).
  • ESG : Critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance pris en compte dans les décisions d’investissement.
  • Secondaire (Secondaries) : Marché sur lequel s’échangent des parts de fonds existants, souvent à décote. Permet d’offrir de la liquidité aux investisseurs.

Fonds Evergreen : Fonds sans échéance fixe, qui recycle ses revenus et propose des fenêtres de rachat régulières. Ce sont des fonds qui offrent plus de liquidité que les fonds de Private Equity traditionnels.

Introduction

Pourquoi un scoring ?

Dans un univers comme celui du private equity, où la complexité des structures d’investissement et la diversité des stratégies peuvent rapidement dérouter même les investisseurs avertis, il est devenu impératif d’offrir des outils de lecture simples, rigoureux et comparables. C’est dans cette optique que nous avons conçu un système de scoring, destiné à attribuer une note sur 500 points à chacun des fonds de fonds et feeders de private equity que nous référençons.

L’objectif de ce scoring est double. D’une part, il permet à nos équipes de mieux structurer leur analyse interne, en s’appuyant sur des critères objectifs, pondérés et cohérents avec les spécificités de chaque stratégie. D’autre part, il constitue un outil de transparence pour nos clients, leur offrant une grille de lecture claire pour mieux appréhender les forces et faiblesses relatives à chaque véhicule d’investissement.

Dans un contexte où les véhicules d'investissement dans le Private Equity semble tous être des opportunités exceptionnelles, le nombre de fonds disponibles croît chaque année et où les stratégies se spécialisent, il est devenu essentiel de pouvoir comparer de manière homogène la qualité des produits, leur couple rendement-risque, et leur adéquation avec les objectifs patrimoniaux de nos clients. Le scoring agit ainsi comme un filtre qualitatif, synthétisant une analyse approfondie en une note globale intelligible.

Quelle utilité pour l’investisseur ?

Ce scoring a été conçu avant tout pour servir l’investisseur privé. Dans un environnement où les décisions d’allocation sont souvent prises sur la base d’éléments partiels (notoriété d’une maison de gestion, arguments commerciaux, marketing…), notre démarche vise à recentrer l’analyse sur des critères fondamentaux : performance attendue, rendements historiques, niveau de risque, qualité de la gestion, frais de gestion, intégration des critères ESG, avantages fiscales etc.

La note attribuée à chaque fonds permet ainsi à l’investisseur de situer instantanément un produit dans l’univers des fonds disponibles, mais aussi de mieux comprendre les ressorts de sa performance potentielle. Elle constitue un outil d’aide à la décision, sans jamais se substituer à l’analyse individuelle et à l’adéquation avec le profil de chaque client. 

En somme, ce scoring offre un double avantage : il apporte de la visibilité sur les produits que nous commercialisons, dans un univers d’investissement réputé complexe, tout en renforçant la crédibilité et la pédagogie de notre approche conseil. Il s’agit d’un socle méthodologique, structurant, évolutif, et conçu pour accompagner les choix d’investissement des particuliers les plus exigeants.

Les avantages de Private Equity Valley

Private Equity Valley offre des avantages clés pour ceux qui souhaitent débuter dans le Private Equity :
Accès simplifié : Des opportunités structurées pour tous les profils, avec des options flexibles d’investissement.
Réseau d'experts : Les investisseurs bénéficient de l’expertise d’équipes chevronnées et d’un accompagnement personnalisé.
Solutions diversifiées : Avec des options telles que les fonds de fonds et les feeders, les investisseurs peuvent diversifier facilement leur portefeuille.

I. Le fonctionnement général

Vue d’ensemble du modèle

Notre modèle de scoring repose sur une architecture simple, structurée autour d’une note maximale de 500 points. Chaque fonds est évalué à travers une grille de critères définis en fonction de sa stratégie dominante (Equity, Dette Senior, Infrastructure, Evergreen). Ces barèmes spécifiques permettent de tenir compte des particularités économiques, techniques et réglementaires propres à chaque classe d’actifs et de pouvoir comparer les différentes stratégies entre elles.

Chaque critère est noté sur une échelle de 0 à 5. Cette note est ensuite multipliée par une pondération spécifique, déterminée selon son poids relatif dans l’appréciation globale de la qualité du fonds. La somme des pondérations d’un barème donne un total de 100, ramené à une note sur 500 après agrégation.

Dans le cas des fonds multi-stratégies (par exemple un fonds secondaire investi à la fois dans des parts d’infrastructure et des parts de LBO), nous appliquons un système de pondération croisée. Chaque partie du fonds est évaluée selon le barème correspondant à sa stratégie, puis une note finale est calculée selon la répartition du capital total déployé.

Ce modèle modulaire permet une comparaison équitable entre les fonds, tout en tenant compte de leur diversité intrinsèque. Il garantit également une reproductibilité et une mise à jour aisée au fil du temps.

Pondération des grands piliers

Les critères sont regroupés en grandes familles, ou piliers, qui forment l’ossature du modèle d’évaluation. Chaque pilier regroupe plusieurs indicateurs spécifiques :

  1. Performance attendue (20 à 32,5% de la note global selon les stratégies) :
    • MOIC net cible
    • TRI net cible
    • Rendements historiques des fonds sous-jacents (DPI)
  2. Risque et volatilité (17,5 à 30%) :
    • Taux de perte
    • Note PRIIP (niveau de risque réglementaire)
    • Taille cible des fonds sous-jacents
    • Nombre d’actifs (entreprises) sous-jacents
    • Diversification des fonds sous-jacents (géographique & sectoriel) 
  3. Qualité de la gestion et expérience (~20%) :
    • Expérience des gérants
    • Alignement des intérêts (FoF et fonds sous-jacents)
    • Nombre de millésimes (FoF et fonds sous-jacents)
  4. Structure de frais (10%) :
    • Frais de gestion (FoF et fonds sous-jacents)
    • Carried interest et hurdle rate
  5. Liquidité (10 à 15%) :
    • Courbe en J
    • Délai avant premières distributions
    • Vélocité du capital déployé 
  6. Critères ESG et fiscalité (~7,5%) :
    • Intégration ESG
    • Avantages fiscaux pour les investisseurs (exonération de l’imposition à la sortie, dispositif 150-0 B ter, 163 quinquies B, etc.)

La somme de ces piliers, chacun pondéré selon la stratégie d’investissement, constitue la note finale sur 500. Cette structuration par familles favorise une lecture pédagogique du score et permet à l’investisseur de comprendre quels leviers influencent positivement ou négativement la notation d’un fonds.

II. Les stratégies analysées

Définition de chaque stratégie

Pour refléter fidèlement la diversité du marché du private equity, notre système de scoring distingue plusieurs grandes stratégies d’investissement, chacune faisant l’objet d’un barème spécifique. Voici un rappel des principales stratégies analysées :

  1. LBO / Buyout (Leveraged Buyout) : Cette stratégie vise l’acquisition d’entreprises matures via un effet de levier (endettement), souvent pour améliorer leur rentabilité ou les restructurer avant revente. Les fonds de LBO ciblent généralement des sociétés non cotées avec des cash-flows solides. C'est très largement la stratégie la plus démocratisée du Private Equity, bien que cette tendance est en train d'évoluer pour laisser de la place aux nouvelles stratégies.
  2. Growth Equity : Le capital développement intervient dans des entreprises en forte croissance, généralement plus jeunes que les cibles LBO, et sans recours significatif à la dette. L’objectif est de financer l’expansion (internationalisation, R&D, acquisitions, recrutements…) sans prise de contrôle majoritaire. 
  3. Co-investissement : Les co-investissements permettent à des investisseurs d’entrer directement dans une opération aux côtés d’un fonds principal, souvent avec des frais réduits. Ils peuvent concerner tous types d’actifs PE (LBO, Growth, Infrastructure…).
  4. Dette privée : Il s’agit de l’octroi de prêts à des entreprises non cotées en dehors du système bancaire traditionnel. On distingue la dette senior (prioritaire au remboursement) des dettes subordonnées, qui présente un risque/rendement plus élevé. Les fonds de dettes privées financent souvent les opérations de LBO.
  5. Infrastructure : Cette stratégie investit dans des actifs physiques essentiels (transport, énergie, télécoms, eau…) générant des revenus stables sur le long terme. Elle est appréciée pour sa résilience et sa faible corrélation avec les marchés actions.
  6. Secondaire : Les fonds secondaires rachètent des parts de fonds déjà investis (ou de portefeuilles entiers) sur le marché secondaire. Cela permet d’investir avec plus de visibilité sur les actifs sous-jacents et d’obtenir souvent une décote sur la valeur nette d’inventaire. Les fonds de secondaire peuvent acheter des parts de fonds de n'importe quelles stratégies de Private Equity.
  7. Evergreen : Les fonds evergreen n’ont pas de durée de vie prédéfinie. Ils offrent une liquidité périodique à leurs investisseurs et réinvestissent les distributions. Ils s’adressent souvent à des clients privés recherchant une exposition continue au PE sans contrainte de calendrier.

Pour plus de détails sur les différentes stratégies du Private Equity et leurs fonctionnement vous pouvez aussi lire : Notre Livre Blanc, Découverte du Private Equity pour les Investisseurs Particuliers

Pourquoi différencier les barèmes

Chaque stratégie de private equity présente des caractéristiques, des horizons de temps, des niveaux de risque et des structures de frais qui lui sont propres. Il serait donc incohérent, voire contre-productif, d’évaluer un fonds de dette senior avec les mêmes critères qu’un fonds de Growth ou qu’un fonds d' Infrastructure.

C’est pourquoi notre modèle repose sur des barèmes différenciés, construits de manière à refléter les spécificités intrinsèques de chaque stratégie. Cette différenciation permet d’assurer une évaluation juste, pertinente et adaptée aux attentes des investisseurs.

Cette segmentation par stratégie garantit la cohérence du scoring, évite les biais méthodologiques et permet à l’investisseur de comparer des produits sur une base réellement homogène. En résumé, différencier les barèmes, c’est respecter la nature de chaque stratégie et renforcer la pertinence de l’analyse.

III. Détail des critères de notation

Présentation des familles de critères (Performance, Risque, Équipe, Liquidité…)

Afin de garantir une évaluation exhaustive, équilibrée et pertinente des fonds analysés, notre méthodologie repose sur l’agrégation de critères répartis en six grandes familles. Ces familles ont été définies pour refléter les dimensions clés d’un investissement en private equity, tout en s’adaptant aux spécificités des différentes stratégies étudiées. Chaque famille de critères correspond à un pilier essentiel de l’analyse d’un fonds de private equity.

  1. Performance attendue : Ce pilier vise à évaluer le potentiel de rendement d’un fonds. Il s’appuie principalement sur le MOIC (Multiple on Invested Capital) et le TRI (Taux de Rendement Interne) nets ciblés, ainsi que sur les performances historiques des fonds sous-jacents. Le taux de perte constaté dans le passé vient compléter cette analyse pour affiner l’évaluation du couple rendement/risque. Cette famille est naturellement la plus pondérée, car elle conditionne la création de valeur pour l’investisseur.
  2. Risque et volatilité : Cette catégorie permet d’objectiver le niveau de risque inhérent au fonds, à travers des indicateurs réglementaires (notamment la note DICI/PRIIP), mais également des éléments structurels tels que la taille des fonds sous-jacents, leur niveau de diversification géographique et sectorielle, ou encore le nombre total d’actifs détenus. Elle reflète la capacité d’un fonds à absorber des chocs et à préserver le capital investi.
  3. Qualité de la gestion et expérience : L’expérience des gérants est un facteur différenciant fondamental. Ce pilier prend en compte la profondeur de l’équipe (nombre de professionnels seniors), leur historique de gestion (nombre de millésimes déjà levés), ainsi que leur propre exposition financière dans le fonds (alignement des intérêts). Il s’agit d’évaluer la crédibilité du gestionnaire à exécuter sa stratégie sur le long terme.
  4. Structure de frais et alignement : Les frais ont un impact direct sur la performance nette perçue par l’investisseur. Cette famille de critères mesure à la fois le niveau de frais de gestion (au niveau du FoF et des fonds primaires), ainsi que les mécanismes d’incitation (carried interest, hurdle rate). Une attention particulière est portée à la transparence des documents et à la lisibilité des schémas de rémunération.
  5. Liquidité : Bien que le private equity soit par nature une classe d’actifs illiquide, il existe des différences notables d’un fonds à l’autre en matière de courbe en J (moment de sortie des flux), de délai avant les premières distributions ou, dans le cas des fonds secondaires, de vélocité de déploiement du capital. Ces éléments permettent d’anticiper le calendrier des retours pour l’investisseur.
  6. Critères ESG et fiscalité : Cette dernière famille de critères intègre deux dimensions complémentaires. D’une part, la qualité de l’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), en phase avec les attentes croissantes des investisseurs responsables. D’autre part, l’existence d’avantages fiscaux, qui peuvent renforcer l’attractivité d’un fonds dans un contexte patrimonial donné.

La combinaison pondérée de ces six piliers permet d’obtenir une note globale à la fois lisible et rigoureuse. Elle traduit une approche d’analyse multifactorielle, qui reflète fidèlement les enjeux spécifiques du private equity pour un investisseur privé.

Présentation des familles de critères 

Afin de garantir une évaluation exhaustive, équilibrée et pertinente des fonds analysés, notre méthodologie repose sur l’agrégation de critères répartis en six grandes familles. Ces familles, que vous pouvez retrouver sous forme de graphique radar sur notre site internet, ont été définies pour refléter les dimensions clés d’un investissement en private equity, tout en s’adaptant aux spécificités des différentes stratégies étudiées. Chaque famille de critères correspond à un pilier essentiel de l’analyse d’un fonds de private equity. 

  1. Performance attendue : Ce pilier vise à évaluer le potentiel de rendement d’un fonds. Il s’appuie principalement sur le MOIC (Multiple on Invested Capital) et plus légèrement sur le TRI (Taux de Rendement Interne) nets ciblés, ainsi que sur les performances historiques des fonds sous-jacents. Cette famille est naturellement la plus pondérée, car elle conditionne la création de valeur pour l’investisseur.
  2. Risque et volatilité : Cette catégorie permet d’objectiver le niveau de risque inhérent au fonds, à travers des indicateurs réglementaires (notamment la note DICI/PRIIP), mais également des éléments structurels tels que la taille des fonds sous-jacents, leur niveau de diversification géographique et sectorielle, le taux de perte constaté dans le passé ou encore le nombre total d’actifs détenus. Elle reflète la capacité d’un fonds à absorber des chocs et à préserver le capital investi.
  3. Qualité de la gestion et expérience : L’expérience des gérants est un facteur différenciant fondamental. Ce pilier prend en compte la profondeur de l’équipe (nombre de professionnels seniors), leur historique de gestion (nombre de millésimes déjà levés), ainsi que leur propre exposition financière dans le fonds (alignement des intérêts). Il s’agit d’évaluer la crédibilité des gestionnaires à exécuter leur stratégie sur le long terme.
  4. Structure de frais et alignement : Les frais ont un impact direct sur la performance nette perçue par l’investisseur. Cette famille de critères mesure à la fois le niveau de frais de gestion (au niveau du FoF et des fonds primaires), ainsi que les mécanismes d’incitation (carried interest, hurdle rate). Une attention particulière est portée à la transparence des documents et à la lisibilité des schémas de rémunération.
  5. Liquidité : Bien que le private equity soit par nature une classe d’actifs illiquide, il existe des différences notables d’un fonds à l’autre en matière de courbe en J (moment de sortie des flux), de délai avant les premières distributions ou, dans le cas des fonds secondaires, de vélocité de déploiement du capital. Ces éléments permettent d’anticiper le calendrier des retours pour l’investisseur.
  6. Critères ESG et fiscalité : Cette dernière famille de critères intègre deux dimensions complémentaires. D’une part, la qualité de l’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), en phase avec les attentes croissantes des investisseurs responsables. D’autre part, l’existence d’avantages fiscaux, qui peuvent renforcer l’attractivité d’un fonds dans un contexte patrimonial donné.

La combinaison pondérée de ces six piliers permet d’obtenir une note globale à la fois lisible et rigoureuse. Elle traduit une approche d’analyse multifactorielle, qui reflète fidèlement les enjeux spécifiques du private equity pour un investisseur privé.

Détail critère par critère 

Pour mieux comprendre la granularité de notre modèle, il est essentiel d’entrer dans le détail des critères qui composent chaque famille. Chaque critère a été rigoureusement défini, calibré selon des seuils objectifs, et pondéré de manière à refléter son importance relative dans l’évaluation d’un fonds. Voici les critères :

  1. MOIC net cible (Multiple on Invested Capital)

Objectif : mesurer le multiple de capital que l’investisseur peut espérer récupérer net de frais. Si j’ai investi 100 000€ et que le MOIC net a été de 2x, j’ai récupéré 200 000€ de distribution sur la durée du fonds. 

Pourquoi c’est important ? C’est un indicateur direct de création de valeur.

Exemple : un fonds Equity annonçant un MOIC cible de 2x obtiendra une note de 4/5, selon notre barème (intervalle 1,81x à 2,24x).

  1. TRI net cible

Objectif : exprimer le rendement annualisé anticipé.

Limite méthodologique : dans un fonds de fonds, le TRI agrégé perd en pertinence à cause des effets mécaniques des appels de fonds. Cet indicateur est pertinent dans les véhicules où 100% du capital est déployé dès la première année. 

Notre approche : pondération limitée dans le barème, au profit du MOIC.

  1. Moyenne des rendements historiques (MOIC net historique des fonds sous-jacents)

Objectif : valider la solidité des antécédents de performance des gestionnaires sélectionnés dans le portefeuille.

Méthodologie : calcul du MOIC net agrégé sur les millésimes passés des fonds sous-jacents.

Pourquoi c’est important ? : cela permet de détecter la constance de création de valeur historique, au-delà des projections futures.

Notation : un MOIC historique >2,5x reçoit une note maximale.

  1. Taux de perte historique des fonds sous-jacents

Objectif : évaluer la capacité des gérants à préserver le capital.

Méthodologie : taux de perte agrégé des fonds du portefeuille (pertes nettes sur investissements).

Exemple : un taux de 3,5 % correspond à une note de 4/5.

  1. Note PRIIP / DICI

Objectif : standard européen de mesure du risque (écart type des rendements historiques) de 1 à 7.

Interprétation : Les fonds de Capital Investissement ont généralement une note de 6/7. 

  1. Taille des fonds sous-jacents

Objectif : évaluer la robustesse financière et la capacité opérationnelle des véhicules sous-jacents.

Interprétation : les très grands fonds (>10 Md€) sont souvent plus diversifiés, bénéficient d’un effet de réseau important et peuvent profiter d’un meilleur rapport de force dans les négociations ; à l’inverse, les petits fonds peuvent offrir de l’agilité mais présentent un risque de concentration plus élevé. 

Notation : >10 Md€ = 5/5 ; <250 M€ = 0/5.

  1. Nombre d'entreprises sous-jacentes

Objectif : mesurer la quantité d’entreprises au sein du portefeuille consolidé.

Méthodologie : addition des entreprises détenues dans les différents fonds sous-jacents (en tenant compte du double comptage).

Pourquoi c’est clé ? Une grande quantité d’entreprises réduit les risques liés au taux de pertes d’entreprises. 

Notation : >1 000 entreprises = 5/5 ; <50 = 1/5.

  1. Diversification géographique & sectorielle

Objectif : mesurer la résilience structurelle d’un portefeuille.

Méthodologie : analyse qualitative croisée avec données quantitatives sur l’exposition régionale et sectorielle.

Notation : diversification multi-continents + multi-secteurs = note maximale.

  1. Expérience des gérants

Objectif : apprécier la profondeur d’expertise de l’équipe.

Critère : nombre de professionnels seniors (>10 ans d’expérience) impliqués dans le FoF et les fonds sous-jacents.

Notation : >10 seniors = 5/5 ; 0 senior = 0/5.

  1. Alignement des intérêts (FoF et fonds primaires)

Objectif : vérifier que les gérants ont investi significativement dans leur propre fonds.

Méthodologie : % du capital total engagé par les GPs.

Notation : > ou = à 5% = 5/5 ; <0,5% = 0/5.

  1. Nombre de millésimes des fonds sous-jacents et du FoF

Objectif : apprécier la régularité du track record et la réplicabilité des performances.

Méthodologie : nombre de millésimes lancés par la société de gestion sur une même série de fonds.

Exemple : un FoF avec >3 millésimes et des fonds sous-jacents ayant chacun plus de 8 millésimes historiques bénéficiera des notes maximales dans ces deux critères. 

  1. Frais de gestion & structure d’incentive

Objectif : mesurer l’impact des frais sur la performance nette.

Critères analysés :

  • Frais de gestion du FoF
  • Frais moyens des fonds sous-jacents
  • Hurdle rate et carried interest (logique de partage de la performance)

Exemple : un FoF avec des frais <1,5 % et un carried après 8 % de TRI, limité à 15 %, obtient la meilleure note.

  1. Sortie de la courbe en J 

Objectif : anticiper la temporalité des flux de retour vers l’investisseur. Estimer à partir de combien d’années les investisseurs passent en positif sur leurs flux de trésorerie.

Notation : une sortie de courbe en J égale ou  6 ans est valorisée.

  1. Années avant la première distribution (du FoF aux investisseurs)

Objectif : estimer la rapidité avec laquelle l’investisseur commencera à percevoir ses premiers retours.

Interprétation : un délai court reflète une gestion active du capital déployé ou l’exposition à des fonds secondaires.

Limite : Une pratique courante des fonds consiste à recycler les premières distributions ce qui optimise les critères de performances mais pénalise ce critère de liquidité. C’est pour cela que l’on a attribué une faible pondération à ce critère. 

Notation : première distribution avant ou à la 4e année = note maximale ; au-delà de 8 ans = note minimale.

  1. Critères ESG

Objectif : évaluer la maturité de la démarche ESG.

Méthodologie : grille qualitative basée sur intégration des ESG dans la sélection, suivi régulier, auditabilité et certifications éventuelles.

Notation : intégration proactive + impact mesurable = 5/5.

  1. Avantages fiscaux

Objectif : prendre en compte les dispositifs d’optimisation patrimoniale.

Méthodologie : analyse de l’éligibilité effective du fonds aux régimes fiscaux type 150-0 B ter, 199 terdecies-0 A, FCPI/FIP, etc.

Graphique Synthétique
Nous proposons pour chaque fonds un graphique de synthèse des critères et une représentation graphique en radar permettant de visualiser la répartition du score par famille. Cela permet à l’investisseur d’identifier d’un coup d’œil les points forts et axes d’amélioration d’un fonds donné.

Exemple fictif : 

Graphique Fonds PE diversifié Europe I

Chaque critère contribue ainsi, à sa manière, à construire une vue complète, équilibrée et transparente de la qualité d’un fonds dans une logique de comparabilité inter-stratégies et inter-gestionnaires.

Grilles d’évaluation / échelles de score

Afin de garantir l’objectivité et la comparabilité des notations, chaque critère est associé à une grille d’évaluation spécifique, calibrée en fonction de seuils quantitatifs et qualitatifs. L’ensemble de ces grilles permet de transformer une information brute (chiffrée ou descriptive) en un score standardisé sur une échelle de 0 à 5. Voici quelques exemples :

Barème Equity qui permet d’évaluer les stratégies suivantes : LBO / BO / Growth / Co-invest / Dette subordonnées avec de l’equity (mezzanine) : 

Grilles d’évaluation / échelles de score

Barème Dette Senior (hors dettes subordonnées) :

Barème Infrastructure :

Barème Evergreen :

Chaque grille est conçue pour refléter les standards de marché tout en tenant compte des attentes de nos clients. Certaines grilles sont linéaires (ex. frais de gestion), d’autres sont asymétriques (ex. PRIIP ou ESG), ce qui permet de valoriser ou pénaliser fortement certains extrêmes.

IV. Exemples de scoring 

Afin d’illustrer concrètement l’application de notre méthodologie, prenons le cas d’un fonds fictif que nous appellerons « PE Diversifié Europe I ». Il s’agit d’un fonds de fonds Equity principalement exposé à des stratégies LBO et Growth, avec quelques lignes en co-investissement, géré par une équipe expérimentée, bien diversifiée, mais avec des frais légèrement supérieurs à la moyenne.

Voici un aperçu synthétique de son évaluation :

Total : 315 / 500 

🔎 Analyse synthétique :

Le fonds PE Diversifié Europe I présente un profil équilibré avec des fondamentaux solides en matière de performance et de gestion, ainsi qu’une bonne diversification géographique et sectorielle. Malgré des frais de gestion légèrement supérieurs à la moyenne et un horizon de distribution allongé, l'ensemble reste cohérent pour un investisseur recherchant un produit diversifié, structuré et piloté par une équipe expérimentée.

V. Utilité pour le client final

Comment interpréter les scores ?

La note finale sur 500 attribuée à chaque fonds n’est pas un jugement absolu, mais une synthèse structurée d’une analyse multi-critères approfondie. Elle a vocation à offrir au client un outil d’aide à la décision clair, rationnel et homogène dans un univers d’investissement souvent opaque et technique.

Un score élevé (au-delà de 400) traduit généralement un fonds dont les fondamentaux sont très solides sur la majorité des dimensions : performance cible attrayante, frais compétitifs, équipe expérimentée, bonne diversification, transparence et alignement des intérêts. À l’inverse, un score plus modéré (en dessous de 350) indique souvent un profil moins homogène, avec certains points forts mais aussi des fragilités ou incertitudes à prendre en compte.

En dessous de 300, le fonds présente généralement plusieurs faiblesses significatives : frais élevés non compensés, manque d’historique ou d’alignement, structuration perfectible, ou projections de performance trop optimistes au regard des fondamentaux.

La valeur ajoutée du scoring réside ainsi dans sa capacité à identifier des signaux faibles, à objectiver les comparaisons entre fonds de Private Equity, et à guider l’investisseur vers les options les plus robustes selon ses propres objectifs patrimoniaux. Il permet également d’ouvrir le dialogue entre le client et son conseiller, en apportant une base d’analyse factuelle et structurée.

Il convient enfin de rappeler que cette note ne constitue ni un conseil en investissement, ni une garantie de performance. Elle est un indicateur de qualité relatif, destiné à compléter et non à remplacer  l’évaluation globale de l’adéquation du fonds avec le profil de l’investisseur.

Ce que le score ne dit pas (transparence méthodologique)

Si le score constitue un indicateur synthétique puissant, il ne saurait à lui seul résumer l’ensemble des subtilités et spécificités d’un fonds de private equity. Il est donc essentiel d’en comprendre les limites méthodologiques pour en faire un usage éclairé et approprié.

  1. Une mesure relative, non absolue : Le score est conçu pour permettre la comparaison entre plusieurs fonds évalués selon une même méthodologie. Il ne reflète pas une vérité universelle ni une prédiction de performance. Il dépend de paramètres de marché, de données accessibles au moment de l’analyse et des pondérations retenues dans notre modèle.
  2. Un outil statique à un instant T : Le score est attribué sur la base d’informations disponibles à une date précise. Il ne capte pas les évolutions futures : changement d’équipe de gestion, réallocation stratégique, variation des conditions de marché ou performance effective. D’où l’importance d’un suivi régulier et d’une actualisation périodique.
  3. Une grille normée, qui ne capte pas toutes les nuances : Notre modèle valorise les profils équilibrés, robustes, et transparents. Un fonds très innovant ou très spécialisé peut être temporairement pénalisé par cette approche, s’il sort des standards classiques sur certains critères. De même, certaines qualités intangibles – comme la culture de la maison de gestion ou la qualité des interactions – échappent à une notation formelle.
  4. Une pondération assumée mais perfectible : Les pondérations des critères ont été définies pour refléter au mieux les attentes d’un investisseur patrimonial. D’autres profils d’investisseurs (institutionnels, corporate…) pourraient adopter des pondérations différentes. Le score reflète donc un point de vue structuré, mais pas universel.

Nous avons fait le choix de la transparence méthodologique en rendant publiques les grilles de lecture, les critères utilisés, et les pondérations retenues. Cette démarche vise à favoriser une lecture critique et à donner à l’investisseur les clés pour affiner son propre jugement.

En résumé, le score est un outil d’objectivation, non un verdict. Il doit être utilisé comme une boussole rationnelle dans un univers complexe, mais jamais comme un substitut à l’analyse qualitative, au conseil personnalisé et à l’intuition construite au fil de l’expérience.

Comment l’utiliser dans une allocation

L’intégration du score dans une logique d’allocation patrimoniale doit répondre à une ambition simple : orienter les choix vers les véhicules les plus pertinents au regard des objectifs, des contraintes et du profil de risque de chaque investisseur.

Le score permet en premier lieu de filtrer efficacement les fonds disponibles en fonction de leur robustesse globale. Dans un univers de plus en plus dense, il constitue un outil de tri rationnel pour distinguer les fonds les mieux positionnés dans leur catégorie. Ce filtre initial permet de concentrer l’analyse approfondie sur les meilleures options.

Ensuite, il peut être utilisé comme outil de pondération relative au sein d’une allocation multi-fonds. Un fonds très bien noté pourra se voir allouer une part plus importante du portefeuille, tandis qu’un fonds plus risqué, ou plus spéculatif, sera limité à une pondération marginale, malgré un potentiel de performance intéressant. Le score joue alors un rôle d’ajustement pondéré au service de la diversification.

Il est également pertinent dans une logique de construction progressive d’un portefeuille. Le conseiller peut proposer à son client de démarrer avec des fonds affichant des scores élevés, pour asseoir une base solide et progressive, avant d’introduire, à mesure que le patrimoine se développe, des fonds plus spécialisés ou tactiques, avec des notations plus contrastées.

Enfin, le score peut servir de point d’ancrage pour un suivi dans le temps. Il permet de justifier des arbitrages futurs (sortie d’un fonds dont la note s’est dégradée, entrée d’un nouveau fonds mieux positionné), tout en assurant une cohérence d’ensemble. Il devient ainsi un outil de gouvernance dans la relation client, en apportant un cadre clair, argumenté et structuré.

Utilisé intelligemment, le score contribue à une approche plus disciplinée, plus transparente et plus personnalisée de l’investissement en private equity. Il s’inscrit dans une logique de conseil éclairé, fondée sur la pédagogie, la méthodologie et la co-construction entre le client et son interlocuteur.

VI. FAQ / Annexes

Limites du modèle

  • Ne remplace pas une analyse qualitative approfondie.
  • Ne tient pas compte des préférences personnelles de l’investisseur.
  • Évolue avec la disponibilité et la qualité des données transmises.
  • Nécessite une actualisation régulière.
  • Ne permet pas de valoriser des opportunités liés à un momentum particulier qui peuvent être détectés par des bons gérants de fonds.  

Méthodologie complète (résumé)

  1. Classement par stratégie : Chaque fonds est rattaché à un barème correspondant à sa stratégie dominante (Equity, Dette, Infrastructure, Secondaire, Evergreen).
  2. Notation par critère : Chaque critère reçoit une note de 0 à 5 selon une grille d’évaluation objective.
  3. Pondération : Chaque critère a un poids spécifique selon son importance dans la stratégie.
  4. Calcul du score : Somme pondérée des notes (note maximale = 500 points).
  5. Multi-stratégie : En cas de fonds hybride, pondération croisée entre plusieurs barèmes selon l’allocation réelle du portefeuille.

Se lancer sereinement dans le Private Equity avec Private Equity Valley

Private Equity Valley se positionne comme une passerelle vers le private equity, en réduisant les barrières d’entrée et en offrant un accompagnement personnalisé. Voici comment la plateforme aide les débutants à se lancer avec succès dans le capital-investissement :
Accompagnement éducatif : Private Equity Valley offre des ressources et des guides adaptés aux débutants pour les familiariser avec les fondamentaux du private equity.
Sélection rigoureuse des fonds : Les fonds de fonds et feeders proposés sont choisis pour leurs performances et leur adéquation avec des portefeuilles diversifiés.
Suivi des investissements : Un reporting transparent et régulier est proposé aux investisseurs pour un suivi de leurs performances, ainsi que des ajustements stratégiques si nécessaire.

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Stéphane Molère
Président de Private Equity Valley et Conseiller en gestion de patrimoine

Remarques finales

Ce système de scoring est un outil propriétaire conçu pour structurer l’analyse, améliorer la transparence et guider l’allocation. Il est le fruit d’une volonté de pédagogie et de rigueur, tout en restant adaptable aux évolutions du marché et aux besoins spécifiques de chaque investisseur.

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Investir dans le Private Equity est une démarche stratégique, mais souvent perçue comme complexe. Chez Private Equity Valley, nous pensons que chaque investisseur mérite un accompagnement sur mesure, quel que soit son niveau d’expérience.

Nos experts prennent le temps de comprendre votre situation patrimoniale, vos objectifs à long terme et votre appétence au risque, pour vous orienter vers les solutions les plus pertinentes. Fonds de fonds, feeders, véhicules sectoriels ou paneuropéens : nous vous aidons à construire une allocation claire, diversifiée et alignée avec vos convictions.

Que vous soyez en phase de réflexion ou prêt à vous lancer, bénéficiez d’un premier échange sans engagement, pour poser les bases d’une stratégie d’investissement solide et éclairée.

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